Elle est à vous, la journée du 21 mars, journée mondiale de lutte contre le racisme. Elle est à vous, comme à tous les travailleurs et les travailleuses sans papiers.
Et à vous, les lycéens et les étudiants sans papiers qui ne demandez qu'à vivre et à étudier ici.
A vous toutes et tous qui voulez une carte de séjour vie privée et familiale, étudiant ou salarié.
A vous, les demandeurs d'asile, les réfugiés, pour qui on veut rendre plus expéditive la procédure et plus facile l'expulsion.
Elle est à vous, la journée du 21 mars, vous qui êtes depuis longtemps nos voisins, qui animez avec nous des associations, des syndicats, des organisations politiques, qui élevez ici vos enfants français , mais à qui des présidents, même ceux qui se disent de gauche, refusent, depuis 30 ans, de vous permettre de voter et d'être candidats aux élections municipales.
Elle est à vous, cette journée, vous qui êtes discriminés, insultés, agressés, humiliés parce que la couleur de votre peau, votre habillement, votre nom, votre religion, le quartier que vous habitez...font l'objet de campagnes de phobie et de haine.
Elle est à vous, les Roms, cette journée du 21 mars, vous qui subissez la misère et le racisme. Vous à qui, bien que citoyens européens, on dit que vous êtes "inintégrables". Vous à qui le Ministre de l 'Intérieur, le candidat socialiste à Saint-Denis approuvé par le FN, veulent refuser que vous soyez une quarantaine à pouvoir voter dimanche dans une ville qui vous accueille.
Elle est à vous, elle est à vous et à nous, elle est à nous tous les humains...Mais cette année, c'est veille d'élection, alors en France, il n'y aura pas de grande manif.
Un rassemblement est annoncé à 14h le lendemain, samedi, contre le racisme et le fascisme, place de la République, à l'appel de quelques organisations mais il y a fort à parier que l'autorisation de défiler sera refusée.
Les grandes associations (MRAP, LDH, SOS Racisme, LICRA) ont rencontré Hollande il y a quelques jours, il aurait dit-on prêté l'oreille à leur demande de faire de 2014 une année nationale de mobilisation contre le racisme. Ce gouvernement aurait en effet bien du travail "pédagogique" à faire pour qu'il en soit ainsi, à commencer dans les rangs de certains politiciens de sa majorité !
En tout cas, dans les quartiers, dans les établissements scolaires, dans les centres sociaux et culturels, dans les associations, dans les syndicats, dans les partis politiques, avec les militants de gauche et progressistes qui veulent que 2014 soit vraiment une année de mobilisation contre le racisme, ne lâchons rien. Faisons un travail d'en bas, de proximité, de fourmi. .
Lire le texte du PCF
21
mars
Journée internationale
contre le racisme
Le 21 mars 1960, une
manifestation non violente de protestation contre la loi sur les «
laissez-passer », une des institutions les plus honnies de l’apartheid, eut
lieu à Sharpeville, en Afrique du Sud. Bilan : 69 morts parmi les manifestants.
Ce massacre de Sharpeville fut un moment décisif dans la lutte contre
l’apartheid. Six ans plus tard, l’Assemblée générale de l’ONU instituait ce 21
mars « Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale
». « Les pratiques racistes,
les idéologies racistes et les discours déshumanisants qui nient
la dignité et les droits de groupes entiers doivent être condamnés, disait le secrétaire général des Nations
unies.La tolérance, le dialogue interculturel et le respect de la diversité sont plus indispensables que jamais dans un monde où les peuples sont plus interconnectés que jamais. »
Rapports de domination
Face au racisme, le PCF n’a jamais baissé la
garde. Exemples : l’été dernier, lors des Estivales du Front de gauche,
Fabienne Haloui, responsable du réseau Droits et libertés du PCF, déclarait
: « La
Commission nationale consultative des droits de l’homme a conclu que l’année
2012 avait été marquée par un fort développement des actes et des propos
racistes, xénophobes, antimusulmans, antisémites, banalisés, légitimés car
colportés par une parole publique et officielle. Nous pouvons
dire que c’est là le bilan de la mandature Sarkozy qui s’était
fixé l’objectif d’unifier les électeursde droite et d’extrême droite en déplaçant la question sociale sur le terrain identitaire.(...)
Mais les rapports « racialisés » ou « ethnicisés », s’ils sont aujourd’hui exacerbés, sur fond de crise, se confondent pourtant avec l’histoire du capitalisme : ce que Marx appelait « l’accumulation primitive du capital », c’était le travail gratuit des esclaves ; c’est sur des rapports de domination comme
l’esclavage puis la colonisation qu’ont émergé et se sont construites les sociétés capitalistes. »
Des actes concrets pour l’égalité
Intervenant peu après, lors du 30e anniversaire de la « Marche » des enfants d’immigrés, Fabienne
Haloui notait : « Trente ans après, sur fond de crise économique, malgré certaines
avancées, un constat s’impose : notre société n’a pas traité ses enfants à
égalité. A situation sociale égale, les enfants et petits-enfants d’immigrés du
Maghreb et d’Afrique subsaharienne sont plus discriminés. La couleur de leur
peau et leur patronyme en font des éternels immigrés ! Français à 97 %, ils se
sentent pourtant toujours perçus comme des
« issus de », et à 67 %, ils pensent que « le regard des autres ne fait pas d’eux des Français ». Rien d’étonnant puisqu’un Français sur trois conteste leur appartenance à la nation. Aunom d’une France mythique mais irréelle, les théoriciens du
choc des civilisations identifient la menace, une immigration de
masse et un nouvel ennemi intérieur, le musulman. (…) Le
gouvernement doit donner l’exemple en déclarant la lutte contre le racisme et
les discriminations grande cause nationale, en produisant des actes concrets
pour l’égalité, parmilesquels : le droit de vote des résidents étrangers, la mise en place d’un récépissé contre les contrôles au faciès, la régularisation des sans-papiers. La réalisation d’un travail de mémoire et d’histoire critique sur la colonisation et les migrations est aussi indispensable : vieux pays d’immigration, pluriel, métissé, multiconfessionnel, la France ne se représente pas et nes’assume pas comme tel. Ouvrons le débat ! »
Le danger est palpable
Courant janvier, devant les multiplications
d’actes racistes (agressions, tags sur les lieux de culte) et de gestes
provocateurs (affaire Dieudonné), Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,
et Fabienne Haloui rappelaient : « Le
combat politique, idéologique et juridique contre toutes les formes de racisme doit redoubler. Le danger est là, palpable dans toute la société, nourri par toutes les frustrations,les déstabilisations, les déchirures nées de la crise sociale, politique, culturelle et morale que traverse notre pays. L’insupportable dérive antisémite de Dieudonné et la banalisation qui l’accompagne en sont un odieux témoignage, comme l’ont été les insultes proférées tout au long de
l’année à l’encontre de Christiane Taubira. Plus généralement, de
multiples agressions ou discriminations racistes sont vécues au quotidien par
nos concitoyens, le plus souvent dansl’anonymat et sans recevoir aucune sanction à la mesure du préjudice subi. Il faut ajouter à cela la dangereuse prolifération de propos et de thèses racistes dans le discours politique, comme on le voit avec la stigmatisation de l’islam ou le rejet des populations roms. La solution n’est évidemment pas dans la hiérarchisation ou la compétition des racismes, on ne combat pas un racisme par un autre, mais elle appelle une lutte résolue contre toutes les formes de racisme et de discrimination.
Cela suppose des paroles mais surtout des actes. Le PCF propose de déclarer la lutte contre le racisme « grande cause nationale» en 2014. »
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