Souvenirs d'Avignon 2013

Chacun son pèlerinage, le mien me conduit-presque- chaque année à Avignon pour quelques jours dans la chaleur du festival.

Cette année, c’est du côté des arts plastiques, que j’ai trouvé l’apogée de ce nirvana. Les Papesses, exposition d’œuvres de Camille Claudel, Louise Bourgeois, Kiki Smith, Jana Sterbak, Berlinde de Bruyckere, au Palais des papes et au musée Lambert, est un évènement artistique et féministe, malicieusement placé sous la sulfureuse bénédiction de la Papesse Jeanne. Elle dure jusqu’au 11 novembre, et mérite à elle seule le déplacement.

Vengeance du Ciel ?  un orage a interrompu après quelques minutes la représentation de Par les Villages, de Peter Handke, à peine Stanislas Nordey entré en scène ! Pour une fois que nous nous étions offert des bonnes places pour un spectacle du IN ! Il me faudra donc aller en novembre au Théâtre de la Colline…Mais c’est sous un ciel étoilé que j’ai été emporté par Shéda, de Dieudonné Niangouna dans la carrière du Boulbon.

Plaisir sans pareil de flâner dans les rues où des centaines d’artistes du OFF paradent, où des milliers d’affiches rivalisent de couleurs, étalage de bons et de mauvais goûts, où se côtoient les pires vulgarités qui font recette, et d’ authentiques créations à la peine. Plus de 1300 spectacles !

Au bonheur des loueurs de salles pour des représentations à la chaîne ! Rares sont les lieux qui permettent d’échapper à cette marchandisation, à laquelle il est vraiment dur de faire face pour une jeune compagnie, sans des subventions de Régions. Le centre culturel des cheminots, théâtre de la Rotonde, à deux kilomètres du centre ville, est une oasis exceptionnelle, que j’ai découverte avec l’Héritage, de et avec Laurent Eyraud-Chaume, présenté par la compagnie « Le pas de l’oiseau ». Un vrai conte théâtral, que cette histoire de village qui doit établir le communisme pour hériter des terres d’un vieux paysan malicieux…une fable créée il y a un an, mais qui mériterait de  tourner dans toutes les communes d’ici le printemps !

affiche de l'Héritage

Parce qu’à Avignon comme partout, tout n’est pas politique, mais la politique est partout,  au moins pour qui n’oublie pas que la culture est vitale pour la pensée critique qui fait qu’on n'est pas des consommateurs passifs mais des citoyens actifs. D’ailleurs, la manifestation syndicale d’artistes et de personnels de la culture l’a rappelé, avec des mots d’ordre qui n’étaient pas que corporatistes, après une rencontre avec deux ministres socialistes.

manifestation syndicale pour la culture par picasso92

Ce n’est pas un hasard si la centième représentation de Notre Monde, de Thomas Lacoste, a fait salle comble au cinéma Utopia : c’était une initiative du Front de gauche. Comme celle d’ailleurs qui s’organise pour cet automne à Nanterre.

C’est surtout avec sa composante communiste que le Front de gauche était présent.  Le secteur culture du PCF et la Maison Jean Vilar ont invité Pierre Juquin, auteur d’une récente biographie d’Aragon, pour une rencontre débat pluri générationnelle sur le thème : Les communistes et la culture, une exception française, d’hier à aujourd’hui ».

Les communistes et la culture 1 par picasso92

Et c’est aussi avec Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qu’une assemblée du Front de gauche culture a permis un débat  entre artistes. 

forum Front de gauche culture à Avignon 4 par picasso92

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