Un enregistrement du
débat, sera prochainement disponible. En
attendant, 8 courtes vidéos
témoignent de sa richesse.
Une centaine de
personnes, dont M. le Consul d’Algérie, l’historien Gilles Manceron, de la
Ligue des Droits de l’Homme, Jacqueline
Fraysse, députée, ont participé vendredi
20 janvier à la soirée Maurice Audin
à l’Agora de Nanterre
La qualité du film de
François Demerliac, «Maurice
Audin, la disparition », les témoignages et les analyses des
intervenants ont permis de montrer l’actualité de l’action de l’association Maurice Audin, qui continue d’agir pour que la vérité soit enfin
reconnue officiellement par les autorités de l’Etat. Maurice Audin, jeune professeur de
mathématiques à l’Université d’Alger, membre du Parti Communiste Algérien, a
été torturé, puis déclaré, contre toute vraisemblance, « évadé » par
l’armée française, en 1957. Une des nombreuses « disparitions », qui
constituent la pire cruauté que l’on puisse faire aux proches des suppliciés,
privés d’une sépulture permettant de faire leur deuil. Le film démonte les mensonges d’Etat, donne la
parole à des combattants de la guerre d’indépendance, à Josette Audin, épouse du "disparu", qui depuis, plus de cinquante ans, n'a jamais cessé de saisir la justice et les gouvernements, à Henri Alleg, auteur
de La Question, qui, soumis lui aussi à la torture, a sans doute été un des derniers à voir Maurice Audin
encore vivant…
Ces deux témoins, ainsi que Sylvie Thénault, historienne, chargée de recherche
au CNRS (2), Gérard Tronel, de l’association Maurice
Audin, François Demerliac, et Jean-Pierre Raoult, organisateur et animateur de la rencontre, Geneviève Pastor, présidente du comité local du MRAP, ont débattu avec une salle émue et passionnée. Ils
ont apporté de précieux éclairages sur la guerre coloniale, sur le rôle de l’armée
qui encore aujourd’hui s’oppose à ce que la vérité soit reconnue, sur la
responsabilité des politiques au moment où les pleins pouvoirs ont été votés à
Guy Mollet, sur les rapports difficiles entre les communistes algériens et le
FLN (1), sur la suite des carrières d' officiers
tortionnaires, qui, pour certains ont continué leurs crimes en
Afrique ou ailleurs, quelques-uns publiant des livres dans lesquels on trouve
plus souvent de l’autojustification, voire de l’amertume de ne pas avoir pu
gagner la « sale guerre », que de la repentance.
(1)
La BDIC,
située sur le campus de l’université de Nanterre, organise prochainement un
colloque sur l’histoire des communistes algériens, avant et après l’Indépendance.
A partir du 24 janvier, la BDIC est à
l’initiative de « La
guerre d’Algérie, images et représentations » : conférences,
films, photographies… au Forum des Images (Paris, Les Halles)
(2)
Sylvie Thénault vient de publier Violence ordinaire dans l’Algérie
coloniale, éditions Odile Jacob, janvier 2012.
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