Lumière grise d’hiver pluvieux, pour le premier rendez-vous
de l’après midi de samedi 28 janvier, devant les grilles cadenassées et le
rappel des enjeux par Marie Monfort, de l’association
des amis de l’école d’architecture de Nanterre.
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Le bâtiment, œuvre de Jacques Kalisz et Roger Salem, typique de l’architecture post-soixante-huitarde, connaîtra-il un nouveau printemps ? Le témoignage de Jean-François Roullin, son dernier directeur, illustre l’amour des étudiants et des enseignants pour l’étrange structure d’acier, à l’origine aussi ouverte au monde que la révolution des savoirs et des pédagogies dont elle se veut un manifeste. Mais dures aussi étaient les contraintes, dans le froid hivernal ou la canicule estivale, pour plancher dans cette ruche ruineuse à chauffer et encore d’avantage à rafraîchir, et les doutes des pompiers quant à la sécurité ont fini par être des raisons suffisantes , ou des prétextes commodes, pour que la fermeture du site soit décidée dès 1991.
Thierry Van De Wingaert, président de l’Académie
d’Architecture, se veut relativement optimiste : l’Université de Jussieu n’a-t-elle
pas été sauvée pour un coût sans commune mesure avec la quinzaine de millions
d’euros estimés par Marie Monfort à la portée des budgets d’équipements
publics ? Mais si l’Etat a laissé littéralement pourrir le site pendant
vingt ans, ce n’est sûrement pas pour, en ce temps de laminage des dépenses
publiques, mettre la main à la bourse pour conserver des vestiges des utopies
des années soixante-dix. D’ailleurs, d’autres joyaux du Parc, le Théâtre des
Amandiers et le Conservatoire Maurice Ravel, risquent eux aussi de ne pas
survivre très longtemps à la mise aux normes environnementales et urbaines du
quartier.
Certes, l’intervention de la Municipalité, qui a préempté le
terrain de l’école d’architecture, a empêché le pire, puisque les promoteurs
privés ne peuvent pas faire main basse sur ces milliers de mètres carrés situés à quelques pas des tours de La Défense.
Mais si l’Etat a fini par en rabattre sur l’exorbitant prix du marché qu’il
voulait tirer des finances de la ville, c’est avec des conditions :
construire des logements, et non restaurer le bâtiment. Cette contrainte
correspond aux projets de la Municipalité, même si les élus de Nanterre sont
sensibles aussi au besoin d’un équipement culturel et social dans la partie
nord du quartier du Parc. La sauvegarde du bâtiment de l’école d’architecture
est donc très loin d’être gagnée, d’être devenue une grande cause populaire,
même si la formule d’autodérision – « une affaire de bobos » – de
Roger des Prés commentant des toiles d’Olivier Turpin n’est qu’une provocation.
HDV 0239 from andré landrain on Vimeo.
La présence, outre
les intervenants précités, d’élu-e-s, Nadine Garcia, conseillère générale (PCF-Front
de gauche), André Gattolin, sénateur, Manuel Devillers, conseiller municipal (Europe-Ecologie-Les
Verts), celles de Bernard Lemoine
(ingénieur) et d’Andreï Ferraru (architecte), tous deux membres de l’atelier du
Grand Paris, de présidents d’Amicales de locataires du quartier, de membres du
Conseil des habitants du Centre Social et Culturel, au débat citoyen animé par
Serge Kalisz, organisé dans la salle Maxime Gorki, étaient autant de signes que
le dossier est loin d’être bouclé.
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