Initiée par le Réseau
Education Sans Frontières, la semaine de solidarité avec les migrant-e-s
devant les préfectures d’Ile de France, pour exiger un accueil décent de celles
et ceux qui demandent la régularisation de leurs situations administratives, a mobilisé
dans les Hauts-de-Seine de nombreuses associations, des élu-e-s et militant-e-s
des forces de gauche qui soutenaient l’initiative.
Mercredi 7 décembre, devant la sous- préfecture d’Antony, les
militant-e-s avaient installé au petit matin une « sanisette
Guéant ». Sanisette Claude Guéant par laissezlesgrandirici
Jeudi 8 décembre, devant la préfecture de Nanterre, ils offraient
dès six heures du matin café, thé, viennoiseries et chansons accompagnées à l’orgue de barbarie aux
personnes qui commençaient à former une file d’attente qui s’allongeait
rapidement.
A Nanterre, le service des étrangers propose de venir le
mardi et le jeudi aux primo-arrivants. Mais seuls, les 30 premiers peuvent être
reçus aux guichets ; or, une heure avant que les grilles ne s’ouvrent, plus de 200 personnes attendaient déjà... Certes,
toutes ne sont pas sans papiers, ni migrants. Par exemple ce Marocain,
présent depuis l’âge d’un an en France, travailleur salarié et père de famille,
qui, pour un simple changement d’adresse sur sa carte de résident, a décidé
cette fois d’attendre dès 2 heures du matin. Au bout de 40 ans de présence en France,
il a été éconduit plusieurs fois pour des histoires de passeport long à venir
de son pays d’origine. Il nous confie son amertume de s’être vu refuser, sans
explication, sa demande de naturalisation, et son regret de ne pas pouvoir
voter, alors que son fils, né en France, sera citoyen français dans quelques
années. Dans la file qui leur est réservée, plusieurs dizaines de demandeurs d’asile
attendent fébrilement. On nous assure qu’ils sont prioritaires, que tous seront
reçus dans la journée…sans garantie aucune bien sûr que leurs souffrances leur vaudront
un statut de réfugié-e ou un titre de séjour pour raisons humanitaires. Mais ce qui est certain, c'est que la plupart des « sans
papiers », qui étaient évidemment beaucoup plus qu’une trentaine à attendre,
resteront en situation irrégulière : pour combien encore de nuits et de
petits matins à attendre dans le froid de l’hiver, pour combien encore d’années
de vie précaire, la peur au ventre ?
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