Ce mercredi 24 août, le Collectif des Sans Papiers des Hauts-de Seine organisait une manifestation devant la sous-préfecture de Boulogne-Billancourt, où une délégation a été reçue. Deux griefs sont à l’origine de cette mobilisation. Les contacts étaient rompus entre le service des étrangers et les délégués du CSP. Les responsables du service, M. le sous-préfet n’étant pas disponible, l’ont expliqué par leur mobilisation personnelle dans la réorganisation de l’accueil, qui doit permettre de réduire le temps d’attente des étrangers, dont les flux sont désormais mieux orientés. Des rencontres vont reprendre, à chaque fois que besoin est de discuter « humainement » de demandes de régularisation.
Des OQTF contestées
Les principes d’humanité sont-ils compatibles avec les
Obligations à Quitter le Territoire Français qui « pleuvent » sur des
membres du collectif ? Deux cas « emblématiques » ont été
longuement évoqués, ceux de deux délégués du CSP 92 qui avaient fait la marcheParis-Nice en 2010. Alors que, selon Saddok Guitoun, porte parole du collectif, sur 67 marcheurs, 65 ont été régularisés, suite à une
négociation avec le Ministère, ceux des
Hauts-de-Seine viennent de recevoir des OQTF, malgré respectivement 5 ans et 11
ans de présence en France, et des contrats de travail. « Il ne faut pas confondre l’OQTF, qui est un acte administratif
qui peut-être annulé par la préfecture, après un recours gracieux, ou par le
tribunal administratif, avec une expulsion. D’ailleurs, dans les
Hauts-de-Seine, les OQTF ne sont pas (encore) accompagnés d’une interdiction de
séjour », a plaidé la responsable du service des étrangers. Leur effet
n’en est pas moins traumatisant, des cas de suicides restent dans la mémoire de
tous. Pour les deux « marcheurs », l’espoir demeure que les cas soient
réexaminés, la décision du M. le sous-préfet devrait être prise vendredi.
Un parent d’élèves de Courbevoie menacé
d’expulsion
Autre mobilisation : le RESF appelle élus
et citoyens à intervenir pour empêcher l’expulsion de M. Sameh Teodore,
chrétien copte égyptien. Cet ingénieur, son épouse, professeur de français,
et leurs deux enfants, scolarisés à Courbevoie, espéraient trouver un havre de
paix après les attentats subis par leur communauté dans leur pays d’origine,
suite aux engagements de Nicolas Sarkozy à qui leur dossier a été présenté par
l’église copte de Chatenay-Malabry. Hélas, le 16 août, suite un contrôle
policier à Nanterre, M.Teodore a été conduit au centre de rétention du Mesnil-Hamelot.
Lundi 22 août, un juge des libertés prolongeait de 20 jours l’incarcération
administrative, décision confirmée en appel le surlendemain.
L’inquiétude est grande aussi, à quelques jours de la rentrée scolaire, pour des lycéens pour lesquels le réseau est toujours sans réponse à leur demande de régularisation.
L’inquiétude est grande aussi, à quelques jours de la rentrée scolaire, pour des lycéens pour lesquels le réseau est toujours sans réponse à leur demande de régularisation.
Samedi 27
août : Saint-Bernard, an 15
Ces mobilisations au cas par cas sont
plus nécessaires que jamais. En même temps, la nécessité d’actions collectives
et unitaires, en direction de l’opinion, se fait sentir. La commémoration de l’anniversaire de l’occupation de l’église
parisienne Saint-Bernard, marque, depuis 15 ans, la rentrée revendicative des
sans-papiers et de leurs soutiens. Cette année, le défilé partira à 14 heures,
samedi 27 août, de la place de la République, et une exposition de photos
est prévue. Ce rendez-vous est important, mais il ne suffira probablement pas à
changer le rapport des forces. Les grèves et les occupations d’entreprises
organisées et soutenues par un collectif de syndicats et d’associations, dont
la CGT est la force essentielle, ont constitué une nouvelle étape de la lutte
des sans papiers, mais elle semble peiner à trouver un second souffle. Depuis
des années, l’agitation de Sarkozy et de son gouvernement, avec leur lot de
lois de plus en plus répressives, leurs campagnes idéologiques d’Etat empruntant
au Front national ses thèmes xénophobes, font des ravages. Au point qu’un
ministre de l’Intérieur peut se vanter de réaliser 30 000 expulsions par
an, au point que migrants et réfugiés se noient dans la Méditerranée par
milliers, aux portes de l’Europe forteresse, sans que se manifeste fortement l’indignation
citoyenne.
18 septembre : parrainage
républicain de sans-papiers des Hauts-de- Seine
Dans ce contexte, toute occasion est précieuse de manifester sa solidarité, d’agir
concrètement, de débattre pour construire une autre politique avec et pour les
migrants, à la hauteur des valeurs humanistes comme des défis d’aujourd’hui,
où la mondialisation ne peut plus signifier assignation à résidence pour les "non-européens"qui ne font pas partie de la "jet-set". Le rendez-vous donné, dimanche 18 septembre à la fête de l’Humanité, par les
communistes des Hauts-de-Seine, en est une. Le parrainage républicain de sans papiers, organisé à 11h, dans l’espace 92, avenue Gabiel Péri, rassemblera élu-e-s, militant-e-s associatives
et syndicalistes, forces de gauche et citoyennes, avec des « sans-papiers », dans leur
diversité : femmes en détresse, salariés surexploités, jeunes lycéens et
étudiants…Un temps fort de notre lutte commune contre le racisme, pour l’égalité
des droits de toutes celles et tous ceux qui travaillent et vivent ici.
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