photo : site d'ATTAC |
J’avais
apprécié, le 3 mai, l’intervention d’Aurélie Trouvé, invitée au meeting
organisé à Paris par le Parti de la Gauche Européenne, pour alerter et
mobiliser contre le « pacte Euro+ » et ses conséquences, l’Assemblée
nationale débattant le même jour d’un « pacte de stabilité » qui
inscrirait la baisse des dépenses publiques, avec un budget sous surveillance
de la commission européenne, dans la Constitution.
Je
soutiens l’initiative d’ATTAC de la présenter comme directrice du FMI. Bien
sûr, on ne peut pas compter sur le « fair play » de Christine Lagarde
pour que la jeune économiste puisse succéder à DSK…Mais sa profession de foi argumentée, ci-dessous,
montre qu’il existe des alternatives au pillage des peuples soumis au diktat
des marchés financiers.
Pour soutenir la première candidature altermondialiste au FMI, cliquer ici
Le FMI joue un rôle décisif dans la
régulation – ou plutôt l’absence de régulation – de la finance internationale.
C’est pourquoi l’association Attac a décidé de proposer une candidature pour
succéder à Dominique Strauss-Kahn.
Aurélie Trouvé, 31 ans, est maître de conférences en sciences
économiques et coprésidente d'Attac depuis quatre ans. Elle est spécialiste des
marchés agricoles, actuellement l’un des domaines de prédilection de la
spéculation financière internationale. Elle bénéficie du soutien technique et
politique du Conseil scientifique d’Attac, qui comporte de nombreux économistes
spécialistes des questions financières. Si elle ne bénéficie pas encore du
soutien officiel d’États, sa candidature suscitera l’intérêt de tous ceux,
gouvernants ou citoyens, qui désirent remettre l’industrie financière à sa
place, celle de soutien aux initiatives de l’économie réelle.
Depuis l’éclatement de la crise financière en 2008, ni le G20, ni
le FMI, pas plus que le comité de Bâle ou les autorités nationales de
régulation financière, n’ont pris de mesures pour réduire significativement
l’instabilité des marchés financiers internationaux. La spéculation fait
aujourd’hui rage sur les matières premières et les titres des dettes publiques.
Avec Dominique Strauss-Kahn, la politique du FMI a consisté, comme
par le passé, à défendre inconditionnellement les intérêts des créanciers des
États endettés, en imposant à ces derniers des plans d’austérité brutaux :
Hongrie, Ukraine et Lettonie en 2008, Islande en 2009, Grèce, Espagne,
Portugal, Irlande en 2010… Les banques et les fonds d’investissement sont les
principaux bénéficiaires de politiques qui détruisent les solidarités sociales
et mènent l’Union européenne au bord du gouffre.
Tout indique que Christine Lagarde fera encore pire que Dominique
Strauss-Kahn. Christine Lagarde a été à la tête d'une technostructure du
Ministère de l'Economie (Direction Générale du Trésor et Direction du Budget),
composée de fonctionnaires ultralibéraux acquis aux intérêts financiers. C'est
ainsi que la France a refusé en 2010 de soutenir l'Allemagne sur la question de
l'interdiction de la spéculation sur les CDS (vente à nu à découvert). Les
représentants de la France à Bruxelles ont toujours freiné les maigres initiatives
de la Commission sur la régulation financière. Sur la question de la taxation
des transactions financières, malgré le discours apparemment offensif de
Nicolas Sarkozy, le ministère de Christine Lagarde s'est toujours refusé à
produire des notes et études préparant une décision, et la France ne s'est
jamais engagée réellement auprès de ses partenaires de l'Union européenne ou de
l'Eurogroupe.
Aurélie Trouvé propose une réorientation fondamentale du FMI,
partant du principe que la stabilité financière mondiale est un bien public qui
doit être démocratiquement géré par la communauté internationale dans son
ensemble. Son programme pour le FMI comporte donc :
- l’arrêt des plans d’austérité, et la mise en place d’une taxe sur les transactions financières et d’une stricte régulation des transactions sur les produits dérivés
- la coordination des politiques économiques au plan international, amenant les pays présentant des déséquilibres excessifs (Chine, Allemagne, Japon du côté des pays excédentaires, États-Unis du côté des pays déficitaires) à se rééquilibrer de façon coordonnée par des ajustements des taux de change ainsi que des politiques budgétaires et salariales actives ;
- le développement d’une monnaie internationale basée sur un panier des principales devises, comme alternative au dollar ;
- l’émission de Droits de tirage spéciaux pour aider les pays en difficulté durant la période de réduction des déséquilibres internationaux ou face à des chocs conjoncturels imprévus ;
- la démocratisation du FMI, par l’élargissement de son Conseil d’administration à tous les pays de la planète et l’intégration du FMI dans le système onusien, avec une voix pour chacun des 187 pays membres du Fonds : il s’agit d’en finir avec le pouvoir exclusif des grandes puissances.
- l’arrêt des plans d’austérité, et la mise en place d’une taxe sur les transactions financières et d’une stricte régulation des transactions sur les produits dérivés
- la coordination des politiques économiques au plan international, amenant les pays présentant des déséquilibres excessifs (Chine, Allemagne, Japon du côté des pays excédentaires, États-Unis du côté des pays déficitaires) à se rééquilibrer de façon coordonnée par des ajustements des taux de change ainsi que des politiques budgétaires et salariales actives ;
- le développement d’une monnaie internationale basée sur un panier des principales devises, comme alternative au dollar ;
- l’émission de Droits de tirage spéciaux pour aider les pays en difficulté durant la période de réduction des déséquilibres internationaux ou face à des chocs conjoncturels imprévus ;
- la démocratisation du FMI, par l’élargissement de son Conseil d’administration à tous les pays de la planète et l’intégration du FMI dans le système onusien, avec une voix pour chacun des 187 pays membres du Fonds : il s’agit d’en finir avec le pouvoir exclusif des grandes puissances.
C’est sur cette base qu’Attac a envoyé hier 1er juin 2011 au FMI
la candidature officielle de Mme Aurélie Trouvé, 31 ans, économiste. Toute
candidature doit être présentée par un des gouverneurs et administrateurs du
FMI. L'association Attac compte sur le fair play de Christine Lagarde, actuel
gouverneur du FMI pour la France.
Attac France,
Paris, le 2 juin 2011
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