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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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jeudi 26 mai 2011

POUR UN CHOIX REALISTE DES CANDIDATS , POUR UNE CAMPAGNE COMMUNISTE UNITAIRE, DANS UN FRONT DE GAUCHE ELARGI, POPULAIRE ET DYNAMIQUE

Contribution personnelle au débat des communistes avant leur vote pour désigner leur candidat aux présidentielles.
 La légitime volonté de respecter la diversité réelle des sensibilités des adhérents et de travailler à valoriser ce qui les rassemble, dès que l’on s’est vu confier quelque responsabilité pour animer l’activité des communistes,  nous font souvent apparaître comme les locuteurs d’une langue de bois, disciplinés mais peu audibles au-delà d’un cercle de militants initiés, et soucieux du seul intérêt à court terme de leur Parti. Nous l’avons durement payé en 2007. Même si je ne regrette pas tous les efforts sincères que j’ai faits pour convaincre que Marie-George Buffet était la plus capable de rassembler les collectifs « antilibéraux » pour les présidentielles, les résultats électoraux et les déchirements, les départs, qui ont affaibli encore le PCF, doivent nous conduire, comme nous l’avons dit en congrès, à changer profondément notre parti, notre façon  de raisonner et d’agir. Ce que nous avons commencé à faire, avec quelque succès lors d’élections locales.
Pierre Laurent a exprimé devant un conseil national son opinion personnelle argumentée sur le choix possible de Jean Luc Mélenchon comme candidat du Front de gauche aux présidentielles, choix inséparable de la juste place des candidatures communistes aux législatives, du caractère collectif des campagnes électorales et du programme populaire partagé dont tous les candidats seront porteurs.  Je crois qu’il est bon que chacun rende publique, si elle est arrêtée, son opinion, sans attendre que la Conférence nationale ait établi le bulletin de vote sur lequel les adhérents au PCF voteront.
D’ailleurs, des communistes qui ne partagent pas l’opinion personnelle de Pierre Laurent ne se privent pas  de faire campagne pour un candidat issu des rangs du PCF aux présidentielles, seule garantie à leurs yeux de l’existence du PCF. Pourtant, depuis la fin des Trente glorieuses, la présence ou non d’un candidat du PCF aux présidentielles, ce n’est pas ce qui a empêché l’offensive néo libérale de remodeler la société, à l’exception peut-être des courtes années 1981-1982 , ni l’affaiblissement du PCF.
L’envahissement médiatique par l’affaire DSK, et le réel désarroi qu’elle provoque, que celui-ci soit innocent ou coupable, montrent combien les institutions quasi dictatoriales de la 5ème République, la personnalisation de l’élection d’un président omnipotent, dans lesquelles se moule le PS, sont faites pour pérenniser l’ordre et la politique de classe. Changer cette constitution antidémocratique, élire une assemblée constituante, donner des pouvoirs nouveaux aux parlementaires, aux salariés et aux citoyens, sont des propositions du Front de gauche qui peuvent être entendues dans les mois qui viennent. Tout dépend de notre capacité à confirmer le choix que nous avons fait de la construction de ce  Front de gauche, pour battre Sarkozy, toute la droite et l’extrême droite, pour faire bouger toute la gauche.  Nous avons la possibilité de lancer en grand une telle campagne dès le mois de juin, d’élargir le Front de gauche, alors que le PS sera loin d’en avoir fini avec les difficultés de ses primaires.  Pas plus qu’à la majorité du NPA son repli sectaire, celles et ceux qui cherchent une alternative au social libéralisme ne pardonneraient au PCF de retarder, encore moins de compromettre, ce qui commence à se construire de neuf à gauche. Et cette construction a commencé à prendre la forme médiatique de candidatures communes probables du Front de gauche en 2012, dont celle de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle.
  Pour toutes ces raisons,  je me prononce personnellement pour que Jean-Luc Mélenchon soit le candidat du Front de gauche aux présidentielles. Dans les conditions de l’accord entre les partenaires actuels du Front de gauche. Dans la perspective d’un élargissement, d’un ancrage citoyen et populaire du Front de gauche. Avec un travail, loin d’être achevé, de construction du programme partagé, en y associant les acteurs des mouvements sociaux, le plus grand nombre possible de citoyen-ne-s et de salarié-e-s, avec toutes celles et tous ceux qui veulent travailler à une nouvelle façon de faire de la politique à gauche, sans pour autant vouloir devenir adhérent-e-s d’une des organisations politiques qui  composent le Front de gauche aujourd’hui .
  Loin de « liquider » le PCF, une telle mobilisation nous donnera les meilleures conditions pour non seulement renforcer notre groupe de député-e-s, mais pour déployer et accroître notre force militante, pour faire vivre notre identité communiste de manière utile. Il s’agit de nous engager clairement, de toutes nos forces et sans réserve, avec toutes nos valeurs et nos convictions communistes,  pour  un rassemblement crédible, pour créer, en quelques mois, un espoir, une mobilisation politique, une dynamique populaires. Si nous n’y parvenions pas, si rien ne bougeait à gauche, si un parti comme le nôtre se montrait décidément inapte à faire une force de la diversité de ceux qui veulent s’attaquer ensemble au système capitaliste, à contribuer à les rassembler, alors  la profonde crise de la politique que nous vivons ne pourrait déboucher que sur une catastrophe sans doute encore pire que le sarkozysme actuel.

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