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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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mardi 1 février 2011

Les préfectures multiplient les obstacles à la régularisation des travailleurs sans papiers.




Dès 8h ce matin, plusieurs dizaines de travailleurs sans papiers commençaient à se rassembler devant la Préfecture des Hauts-de-Seine, accompagnés de dirigeants de l’Union départementale des syndicats CGT, de militantes associatives de la LDH, de Droits-devant, et de responsables de la fédération du PCF venus les soutenir.
Deux délégations demandaient à être reçues. L’une venait s’assurer que les renouvellements des autorisations provisoires ou des cartes de séjour d’une dizaine de salariés étrangers d’entreprises de Nanterre, qui ont activement participé aux mouvements de grève  de 2009 et 2010,  se feraient sans problème. L’autre voulait mettre les choses au point avec les responsables du service des étrangers, et elle a dû attendre deux heures et demi dans un froid glacial, en s’échauffant à crier des slogans pour exiger le respect des accords passés, que rythmaient d’assourdissants coups de trompette, avant que la rencontre puisse enfin  avoir lieu.
 L’éviction, la semaine dernière, des travailleurs sans papiers du Centre national d’histoire de l’immigration, où ils s’étaient invités depuis plusieurs mois, a illustré le durcissement du gouvernement, qui voudrait revenir sur les engagements pris alors que plus de 6000 salariés étaient en grève et occupaient des entreprises pour exiger la régularisation de leur situation administrative. Environ 700 d’entre eux ont eu gain de cause, sur les 1600 dont les dossiers ont été déposés dans les préfectures, ce qui est loin de faire le compte !
 Dans les Hauts-de-Seine, si 75 ont obtenu des cartes de séjour d’un an renouvelables, si 30 autres dossiers « complets » n’attendent plus que la signature de M. le Préfet, qui décidera, dans les jours à venir, soit de  régulariser, soit d’envoyer une Obligation de Quitter le Territoire Français,  le service des étrangers se dit « débordé » par les 136 cas restant à instruire. Jusqu’à présent, les OQTF ne sont tombées que pour des femmes travaillant dans l’aide à la personne, défendues pour la plupart par le réseau Femmes égalité, qui a organisé un premier  rassemblement, samedi dernier, place de la République à Paris. La préfecture des Hauts-de-Seine a confirmé à la délégation ses exigences d’années de présence en France pour ces femmes, ce  qui ne figure pas dans l’accord national. De  telles exigences, en recul sur les promesses arrachées pendant le temps fort des grèves, risquent  d’entraîner des refus aussi pour d’autres catégories de travailleurs. Des visites médicales, ultimes formalités indispensables pour être régularisés, ont été annulées : seulement par manque de personnel, comme le prétend la Préfecture ? Si la volonté était de permettre la régularisation par le travail, pourquoi continuer à remettre des récépissés donnant le droit de chercher un emploi, mais  ne donnant pas le droit de travailler, documents tellement absurdes que le Ministère lui-même a fini par demander leur retrait ? Le seul acquis obtenu par la délégation est le report du 15 mars au 15 avril de la date limite imposée aux travailleurs sans papiers pour compléter les derniers dossiers en cours d’examen.
Les préfectures prétendent obéir aux ordres du Ministère et suivre les directives à la lettre. En réalité, chacune interprète à sa guise textes et directives écrites et orales. Un des objectifs principaux du mouvement des travailleurs sans papiers est d’en finir avec l’arbitraire préfectoral. Or, tout se passe comme si, sitôt la grève arrêtée, l’Administration s’empressait de reconstituer, au niveau des départements, toutes les embûches possibles pour retarder, pour limiter le nombre des régularisations, pour continuer à donner priorité aux objectifs assignés d’expulsion de dizaines de milliers de  prétendus « clandestins » du territoire français.
Le bras de fer engagé par les travailleurs sans papiers en lutte, et les 11 syndicats ou associations qui les aident à s’organiser, contre un gouvernement qui fait de la xénophobie un pilier de ses campagnes idéologiques et politiques, est donc loin d’être achevé.  La CGT 92 va demander à être reçue par le préfet lui-même. Après une tournée des préfectures pour lister tous les obstacles rencontrés, de nouvelles initiatives nationales s’annoncent, en direction du Ministère de Brice Hortefeux.


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