Totale banalisation dans les médias : v’la les vieux qui font leur promenade annuelle en ronchonnant à propos de leur pouvoir d’achat. Pourtant, sur la lancée du mouvement social pour défendre les retraites, après l’annonce de la dépendance comme nouveau thème de l’offensive sarkozyste, pour ouvrir en grand le marché de la protection sociale aux assurances privées, et le jour où s’ouvrent les négociations sur les retraites complémentaires, on pouvait espérer que cette manif aurait suscité d’avantage d’intérêt.
Surtout que des syndicats avaient mobilisé. La CFDT tenait à faire étalage de ses forces militantes, en faisant monter à Paris la Moselle ou la Picardie. Le cortège de la CGT de l’Ile de France rassemblait des milliers de personnes. Si derrière la fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique les rangs étaient nettement plus clairsemés, si d’autres syndicats avaient une présence symbolique. n’empêche que toutes les organisations (sauf FO) s’étaient rassemblées sur des revendications qui concernent tous les travailleurs, retraités ou en activité (comme le montre par exemple ci-dessous le tract de ma section fédérale FSU des retraités).
"Le mouvement pose la question de l'alternative"
(Gérard Aschieri)
Contrairement à mardi, la présence des politiques était invisible, si ce n’est celle d’un militant NPA, diffuseur de « l’Egalité », assurant que « le combat continue », ce qui est sympathique, mais ne fait guère avancer la question de la construction d’une perspective qui aille au-delà de la légitime colère anti-sarko. Evidemment, le premier ministre avait autre chose à faire que de recevoir des retraités, La seule marque de considération à laquelle nous avons eu droit, du côté de Matignon, a été le déploiement de gendarmes mobiles fortement équipés. C’est vrai quoi, on ne sait jamais, avec ces jeunes retraités ex- soixante-huitards : ils seraient capables d’improviser un blocage rue de Varenne, au risque de se faire gazer comme des lycéens. Gérard Aschieri, ancien secrétaire général de la FSU, a accordé une interview à l’Humanité, publiée ce matin sous le titre : « La réponse politique manque ». Juvéniles ou chenus, les grévistes et les manifestants, qui ont fait preuve ces derniers mois d’une combattivité et d’une clairvoyance remarquables, sont des millions à partager ce constat. C’est pour cela que des centaines d’entre eux, adhérents ou pas au PCF (ou aux autres organisations engagées dans le Front de gauche), répondront comme moi ce week-end à l’invitation à ouvrir ensemble le chantier d’un programme populaire partagé, évènement que chacun pourra suivre en direct sur internet.



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