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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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mardi 23 novembre 2010

Le dossier des retraites n'est pas clos, la lutte des classes n'est pas morte.

 Nous étions 10 000 manifestants à Paris, de source syndicale, dans le cortège parti de la place de l’Opéra pour encercler la Bourse. Après le vote par la majorité sarkozyste du Parlement de la réforme/casse des retraites et sa promulgation, après le remaniement du gouvernement qui le transforme en machine de guerre pour tenter de faire réélire le président sortant, ainsi que les députés et sénateurs à ses ordres, et en machine à continuer la casse des solidarités, la colère semble plus forte que le découragement dans le camp des travailleurs.
 En tout cas, il ne suffit pas à Sarkozy de faire la chattemite à la télé : personne n’est dupe, et les rangs de ceux qui se risquent à s’accoquiner ouvertement avec la bande du Fouquet’s ont visiblement bien rétréci. En appeler aux mannes du général De Gaule ne suffit plus pour que le despote fasse avaler ses mensonges. Et, en matière de mensonges, prétendre que le dossier des retraites serait réglé jusqu’en 2020 est un des plus gros.
 Le MEDEF va se heurter dans quelques jours  à un front syndical toujours puissant, mobilisé contre l’extension des conséquences du recul de l’âge légal de la retraite aux retraites complémentaires de millions de salariés.
 Les retraité-e-s, qui ont déjà perdu 20% de pouvoir d’achat depuis 1993, ne sont pas décidés à se laisser réduire à la misère et refusent les restrictions de l’allocution personnalisée pour l’autonomie, comme l’augmentation de la CSG, ou la baisse des pensions généralisée qu’entraîne la réforme des retraites. L’annonce d’une cotisation obligatoire, dès 50 ans, pour s’assurer individuellement en prévision de « la perte d’autonomie », c’est une aubaine pour les assurances privées, et c’est la perspective de nouvelles ponctions sur les salaires et les retraites.Jeudi 25 novembre, la manifestation qui partira à 11 heures de Sèvres-Babylone contre l’injustice de telles mesures et pour exiger l’augmentation du pouvoir d’achat, concerne tous les retraités, et tous les futurs retraités que sont les salariés en activité ou privés d’emploi, les jeunes en formation…
 Dès 2013, dans la suite logique des réformes des retraites imposées depuis une vingtaine d’années, un nouveau rendez-vous est déjà planifié. Ce serait la fin de la retraite par répartition, de l'âge ouvrant droit à une retraite, dite par points, ce serait le règne du chacun pour soi, de la totale liberté d’enrichir les fonds de pension pour, au bout du compte, jouer son avenir de senior à la roulette russe, dans le grand casino de la spéculation financière.
  Mais ceux qui préparent de tels projets pour l’après présidentielle, qu’ils se présentent comme des sarkozystes convaincus ou pas, qu’ils se réclament de la droite vindicative, du centre patelin ou de la gauche libérale, doivent compter avec l’appropriation des enjeux du dossier par des millions de salariés, de retraités, de jeunes qui ont (re)découvert la lutte des classes. L’idée est de plus en plus ancrée qu’on peut, qu’on doit faire autrement, que l’argent existe pour cela, que rien ne justifie qu’on accepte le recul de civilisation que constitue la casse des retraites et de la protection sociale, qu’on accepte que les peuples paient la crise d’un système capitaliste qui touche à ses limites historiques.
 La responsabilité des forces politiques de gauche qui refusent de se plier aux diktats des marchés financiers, est à la mesure de l’enjeu. Leur résistance dans le combat parlementaire, leur présence dans les manifestations, avec leurs slogans, leurs propositions, même les plus radicalement novatrices, est appréciée, mais ne suffit pas à sortir de la crise de la politique. Pour ouvrir une perspective crédible et mobilisatrice, les acteurs du mouvement social, les citoyens eux-mêmes doivent s’emparer de toutes les questions, construire un programme populaire partagé, et imaginer un rassemblement politique pluraliste et majoritaire qui puisse le porter. C’est la démarche que les communistes proposent de mettre en œuvre, et qui peut commencer à se concrétiser, avec par exemple le forum qu’ouvre le Front de gauche le 2 décembre à la Maison de la chimie, à Paris, sur le thème « Retraites : ce que nous proposons ! ». Une invitation largement distribuée, et dont on peut espérer qu’elle intéressera beaucoup de monde, bien au-delà des militants convaincus du PCF, du Parti de Gauche et de la Gauche unitaire.

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