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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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dimanche 17 octobre 2010

A la Bastille, le peuple a mis Sarkozy au pilori

Place de la Bastille,samedi, il n’est pas 14 heures quand j’arrive de République, après avoir aidé des militant-e-s à remettre de ses fatigues le grand ballon de la FSU 92. Aux points de rencontre du PCF et du Front de gauche, angle du boulevard Beaumarchais, Pascal Colrat et toute une équipe de plasticiens sont depuis longtemps déjà en pleine création, faisant éclater les couleurs de la révolte et de l’utopie. Au pied du Génie, quelques militant-e-s de la Ligue des Droits de l’Homme sont déjà au rendez-vous du collectif « Non à la politique du pilori », qui regroupe 120 associations mobilisées contre la xénophobie d’Etat, contre le projet de loi Besson. Des collectifs de sans papiers arrivent. Sur les marches de l’Opéra, des enfants s’amusent sous la banderole de l’association Droit au logement.
Quand la tête du cortège apparaît vers 15 heures 30, tout est prêt. La banderole derrière laquelle militants associatifs, politiques, syndicalistes arborent leurs couleurs et s’égosillent à clamer leur refus des discriminations et des rafles, leur exigence de régularisation des sans papiers, doit reculer un peu pour faire place à l’imposant service d’ordre. Mais bientôt les échanges se multiplient, les messages convergent et se croisent. L’autocollant noir blanc et rouge « Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité ! » s’harmonise bien avec ceux qui exigent le droit à la retraite à 60 ans. Si, en raison de l’énorme foule que rassemblaient les syndicats CGT et les organisations de jeunesse, le grand cortège de la FSU est finalement passé par le boulevard Voltaire, des lycées - personnels, parents et élèves ensembles - s’étaient joints à ceux des unions syndicales locales. Au moins aussi nombreux que le 2 octobre, beaucoup de manifestants étaient venus en famille, seuls ou entre amis, et ils avaient souvent confectionné leur pancarte personnelle, rivalisant d’humour grinçant, d’insolence et de colère.

Alors, Sarko KO ? La droite UMP et ses alliés prétendent encore imposer leur réforme, affichant un mépris digne de Marie-Antoinette pour les grévistes et les manifestants. Elle espère que les hommes du président, qui se plaignent que la gauche les ennuie en répétant l’opinion majoritaire du peuple, en démontrant sans relâche qu’il est possible de financer les retraites autrement, voteront sans état d’âme mercredi au Sénat la condamnation de leurs concitoyens salariés à ne pas connaître une retraite décente. Mais cela ne suffirait sans doute pas à empêcher que le mouvement social continue. Mardi, une nouvelle journée de grève et de manifestations rassemblera le public et le privé, et elle pourrait lancer une nouvelle étape de la radicalisation de la lutte. Si personne ne semble plus attendre grand-chose de Sarkozy ni de ses ministres, la gauche aussi est au pied du mur, pour ouvrir une perspective de changement réel.

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