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| tête de manif, 7 septembre, Paris (photothèque du mouvement social) |
Selon BVA/Canal+, en date de ce jeudi 9 septembre : 55% des personnes ayant répondu au sondage pensent que « le gouvernement doit céder sur l’âge de départ à la retraite » ; 80 % estiment que le 7 septembre a été « un succès pour les syndicats et l’opposition », et pour 62%, « il faut qu’il y ait des suites ».
Après le succès incontesté de la journée de grève et de manifestations du 7 septembre, CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FSU et UNSA appelaient ensemble hier à poursuivre et amplifier la mobilisation
« Fortes de la réussite exceptionnelle du 7 septembre les organisations syndicales considèrent que les annonces du Président de la République, qui se voulaient une réponse aux mobilisations, ne modifient pas le caractère injuste et inacceptable de la réforme proposée.
Réunies le 8 septembre 2010 elles décident de poursuivre et d’amplifier le processus de mobilisation pour obtenir des mesures justes et efficaces afin d’assurer la pérennité du système de retraites par répartition.
Elles appellent à faire du mercredi 15 septembre, jour du vote par les députés du projet de loi, une journée forte d’initiatives et d’interpellations des députés, des membres du gouvernement et du Président de la République dans les départements et les circonscriptions.
Avant le débat au Sénat elles décident de faire du jeudi 23 septembre une grande journée de grèves et de manifestations dans tout le pays.»
FO n’est pas signataire, arguant que l’expression « retrait du projet de loi gouvernemental » ne figure pas dans le communiqué, pas plus que Solidaires, qui continue à ne voir d’issue que dans une grève générale reconductible. Mais les deux organisations n’en appelleront pas moins à se retrouver tous ensemble dans la rue le 23 septembre, tant est forte l’aspiration de la base à l’unité pour faire céder le gouvernement, sauver le droit à la retraite à 60 ans, à taux plein pour tous, sans allongement de la durée de cotisation.
Bien sûr, cette unité d’action n’empêche pas les divergences de s’exposer : ainsi, Le Monde publie un texte cosigné par le secrétaire général de la CFDT et une vingtaine d’économistes et sociologues dans lequel on peut lire : « Le nouveau système devra prendre en compte l’augmentation progressive de l’espérance de vie, à la fois par l’augmentation de la durée de cotisation et si nécessaire, des taux de cotisation. Mais, si nous vivons plus longtemps en meilleure santé, et si nous devons travailler plus longtemps pour sauver nos retraites, c’est le principe de la retraite au choix (à la carte) qui devrait prévaloir. » Mais l’essentiel est que le gouvernement ne parvient pas, cette fois, à casser le front syndical. Et plusieurs organisations syndicales, politiques, associatives, regroupées dans les fronts locaux de défense des retraites-tel celui de Nanterre qui se réunit lundi 13 septembre- vont continuer à prendre des initiatives pour que le plus grand nombre de salariés et de citoyens s’approprient les enjeux de fond de cette bataille.
Que font les politiques, que fait la gauche ?
| Photo de Brigitte C |
Après le scandale de son discours de Grenoble et l’échec de la diversion xénophobe, il semble que Nicolas Sarkozy ait hier encore raté son coup. Voulant se poser en arbitre, court-circuitant Eric Woerth, François Fillon et les députés, il est de nouveau monté en première ligne, comme pour confirmer que sous son règne la cinquième République vire franchement à la monarchie peu éclairée.
Bien sûr, mes collègues ayant trois enfants et quinze ans de service, seront soulagées d’apprendre qu’elles n’auraient peut-être pas à travailler deux ans de plus…à condition qu’elles soient déjà à cinq ans de la retraite ! Personne ne sait vraiment comment seront traduites par le gouvernement les demandes d’amendements concernant les carrières longues et les polypensionnés. Mais le pire, c’est d’entendre qu’il y aurait une concession aux syndicats sur la pénibilité du travail ! la charité reste individuelle : le salarié devrait présenter un taux d’incapacité de 10% (au lieu de 20% dans le projet gouvernemental ) pour prétendre, selon Le Monde, « faire valoir ses droits devant une commission qui pourra décider de lui accorder le bénéfice d’un départ à la retraite à 60 ans ». 30 000 bénéficiaires au lieu de 10 000, c’est toujours de la souffrance en moins, pourrait-on penser. Ce serait oublier le cynisme de l’UMP : pendant que le Président détournait l’attention des médias sur ce qui se passe à l’Assemblée nationale, ses amis présentaient à la commission des affaires sociales une série d’amendements scélérats s’attaquant, sans en informer les syndicats, à la médecine du travail et au droit concernant la santé des travailleurs ! Révélée par les députés communistes, cette odieuse manœuvre, relevant de la haine de classe, ne va sans doute pas manquer de mettre un peu plus à nu les véritables objectifs de la droite et du patronat.
Toutes les forces de gauche étaient présentes dans la rue le 7 septembre. Mais sur l’enjeu majeur de société que constitue le droit à la retraite, comme d’ailleurs sur tout le projet transformateur dont la gauche devrait être porteuse, car l’antisarkozysme ne suffit pas, l’intervention éclairée sur le terrain politique des salariés et des citoyens, de tous les acteurs du mouvement social, est nécessaire pour construire une alternative crédible.
Les communistes, au contraire, avec les autres composantes du Front de gauche, continuent la bataille, au Parlement et dans le pays, avec la pétition, dont les 100 000 premières signatures ont été remises mardi en pleine séance à l’Assemblée, pétition qui exige le retrait du projet gouvernemental et qui soutient le contre projet défendu par les député-e-s du PCF et du PG, « garantissant le financement du droit à la retraite à 60 ans ».
Dès ce soir, et jusqu’à dimanche, des centaines de milliers de personnes auront l’occasion de participer à la campagne des retraites, qui sera animée dans tous les stands, véritable fil rouge de la quatre- vingtième fête de l’Humanité.
Parmi une multitude de débats, le grand forum de l’Agora, dimanche 12 septembre à 14 heures, est des plus attendus. Y sont annoncé-e-s Bernadette Groison (FSU), Eric Aubin (CGT), Marcel Grignard (CFDT), Pierre Khalfa (Solidaires), Jean-Baptiste Prévost (UNEF), Benoît Hamon (PS), Eric Corbeaux (PCF), Jean-Vincent Placé (Les Verts), Martine Billard (PG), Sandra Demarcq (NPA), et des porte-parole d’Attac, de la fondation Copernic…


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