Le parc de la noisette, lieu discret et bucolique, accueillait sous un grand soleil, ce week-end, la fête d’Antony Hebdo. Ce petit coin de verdure doit sans doute d’être préservé des appétits des promoteurs à son voisinage avec la « coulée verte » qui suit la ligne du TGV, enterrée de Paris à Massy.
Parce que depuis qu’au siècle dernier un certain Patrick Devedjian a fait main basse sur cette jolie ville d'Antony, avant de présider le Conseil général et de sévir dans un gouvernement sarkozyste, c’est la curée. Le petit hebdomadaire des communistes antoniens et de leurs amis de gauche, qui doit à une remarquable vivacité militante de continuer de paraître depuis une trentaine d’années, contient une sorte de chronique des dénonciations, des résistances et des ripostes contre les politiciens locaux qui ne rêvent depuis des décennies que de tout raser, centre-ville, parc arboré ou cité HLM, pour faire place nette à de juteuses opérations immobilières.
Aujourd’hui, c’est l’IUFM du Val de Bièvre, à quelques écrans de verdure de la fête, qui est visé : quelle aubaine, que la réforme du recrutement des enseignants, qui supprime leur formation professionnelle ! A l’autre bout de la ville, le vieux fantasme de Patrick Devedjian, démolir les 2000 chambres d’étudiants de la RUA, risque de se réaliser. Le temps fort du week-end a donc été la manifestation du samedi 26 juin, qui a rassemblé des centaines de citoyens refusant ces « spoliations », soutenus par les élus de gauche du département. Pour sauver et réhabiliter la RUA, les propositions réalistes ne manquent pas. Par exemple le travail bénévole d’architectes qui exposaient à la fête le plan grandeur nature de chambres d’étudiants réaménagées. Il en coûterait, expliquent-ils, une cinquantaine de millions d’euros, somme qui n’est pas colossale, au regard des budgets du département et de la région. Et qui paraît fort légère, comparée aux gâchis d'Etat voués à assurer les profits des plus riches actionnaires, conforter l'offensive des marchés financiers contre les peuples, épargner les tracasseries fiscales à quelques milliardaires dont l'heureuse vieillesse ne doit rien aux luttes pour nos retraites de salarié-e-s...
D’autres stands rappelaient le martyr d’Ethel et Julius Rosenberg, ou rendaient hommage à Jean Ferrat avec la très belle exposition Jean des Encres. Militants politiques et syndicalistes de la CGT mobilisés pour défendre le droit à la retraite, bénévoles du Secours populaire, s’activaient, comme pour une répétition locale avant le grand rendez-vous de la fête de l’Humanité à la rentrée. Et croyez-moi, les galettes et les crêpes bretonnes d’Antony méritent toujours leur réputation régionale.
L’invitée la plus attendue était bien sûr Isabelle Aubret, qui a ému et enchanté un millier de personnes avec des chansons de son dernier album, et ses interprétations bouleversantes de créations de Jacques Brel et de Jean Ferrat.
Antony-Hebdo, 69 rue Mirabeau, 92160 Antony, tel 01 46 68 16 16
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