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Plusieurs milliers de sans papiers (je ne connais pas le nombre annoncé officiellement, mais c'est la plus grosse manif de sans papiers de ces dernières années) ont manifesté dans les rues de Paris entre la rue Baudelique dans le 18ème arrondissement, en direction du ministère d'Eric Besson.
Une très longue marche, via République, Bastille, Austerlitz, Port Royal...Si des soutiens étaient présents, souvent avec leurs collectifs de ville ou de département, les sans papiers eux-mêmes constituaient le gros des forces. Ce qui ne surprenait pas les militants qui avaient participé aux réunions de préparation rue Baudelique, et qui avaient pu constater que le nombre de collectifs participant aux initiatives du "Ministère de la régularisation" ne cesse de croître. Bien sûr, beaucoup reste à faire pour que le mouvement des sans papiers gagne une unité et une force suffisante, parvienne à faire converger toutes les formes d'actions pour la régularisation. Mais cette manifestation a montré que l'odieuse xénophobie d'Etat dont se rend coupable le gouvernement, que ce soit à l'égard des réfugiés de Calais, des Afghans qu'il veut envoyer à la mort par charters pour Kaboul, de ces travailleurs, de ces parents d'élèves, de ces jeunes majeurs scolarisés raflés au faciès...tout cela ne parvient pas à semer assez de peur pour empêcher les sans papiers de manifester par milliers dans les rues de Paris pour exiger la régularisation de tous !
Déjà, le 7 octobre, lors du rassemblement devant le siège du MEDEF, les travailleurs sans papiers organisés avec la CGT ou le collectif 93, avaient constitué une des composantes les plus nombreuses et combatives, pour revendiquer leur droit à des papiers et un travail, un salaire décents.
Les initiatives du Réseau Education Sans Frontières, qu'elles soient locales ou régionales, comme les rassemblements chaque dimanche de 16h à 17h devant Notre Dame de Paris, rassemblent elles aussi beaucoup de monde, au delà des réseaux militants "traditionnels".
Il est du devoir de toutes les forces de gauche de mettre en débat leurs propositions pour ouvrir une perspective politique aux luttes pour la régularisation des sans papiers. Dans la manifestation d'aujourd'hui, dans les revendications portées par ces milliers d'hommes et de femmes qui vivent, qui travaillent ou étudient ici, comme dans toutes les luttes des sans papiers, dans les entreprises en grève, les villes et les écoles, je trouve personnellement une mise en cause du capitalisme, un refus des discriminations, une volonté de vivre ensemble dans une société, dans un monde, où les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité soient le bien commun de toutes les personnes humaines. Que l'on appelle cela le communisme du 21 ème siècle ou autrement, les forces vives et courageuses de ces migrants nous interpellent tous.
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