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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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mardi 13 octobre 2009

De quoi Jean Sarkozy est-il le nom ?

photo : visite de l'expo sur le Grand Paris par des élu-e-s du 92 (source : site du CG92)

La nomination de Jean Sarkozy, fils du président de la République, âgé de 23 ans, qui n'a pas terminé ses études de droits, pour présider la société d'Etat qui va être responsable du développement du quartier d'affaires de La Défense s'imposerait de par la volonté de son père et du Parti de son père . Je ne sais pas si cela, comme le titre un site d'actualités, « fait rire jusqu'en Chine ». Ce qui est certain, c'est que dans la presse, au-delà des frontières, comme à Paris et en banlieue, fleurissent les épithètes peu flatteuses pour ce que devient notre République, deux cent sept ans après sa révolutionnaire proclamation. « Bananière », népotisme », « nouvelle restauration monarchiste » sont parmi les plus tendres propos que j'ai pu glaner.

Je censure tous ceux qui mettent en doute les capacités du fiston. Parce que c'est vrai , comme l'a dit hier son père : « Tout ce qui donne en pâture une personne, sans fondement, de façon excessive, ce n'est pas bien". Comment ne pas respecter les éthiques injonctions d' un tel expert de la nov'langue, si habile à faire rêver encore une partie de ses concitoyens aux vertus du « Meilleur des Mondes », que les coups de hache tous azimuts de ses réformes construiraient, sur les ruines de leurs acquis sociaux, de leurs emplois et de leurs droits ? N'est-ce pas lui qui quelques heures plus tôt déclarait devant un aréopage du mérite républicain, promu vertu première de notre système d'enseignement : « La création des lycées par Napoléon 1er est un geste qui signifiait, très concrètement, la fin des privilèges de la naissance(…) Cela voulait dire : désormais ce qui compte en France pour réussir ce n'est plus d'être « bien né », c'est d'avoir travaillé dur et d'avoir fait la preuve, par ses études de sa valeur(…) Principe de justice, mais aussi d'efficacité ; car quel meilleur critère que celui du savoir et de la compétence pour désigner ceux qui doivent exercer des responsabilités ».

Supposons donc un instant que Jean, fils de Nicolas, soit peut-être un précoce politicien de talent. Beaucoup le disent, dans la cour de l'Elysée. De nombreux ministres, nommés par son président de père autant que par Fillon, son maire du Palais, voient , peut être sincèrement, en lui un héros qui eût été digne de la plume du Grand Corneille : « Pour les âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années », nous a opportunément rappelé l'un d'entre eux. Que de barons et de duchesses ont chaperonné les glorieux débuts de l'épopée du conseiller général de Neuilly sur Seine, sous qui désormais s'avance l'héroïque troupe des sarkoziens altosécanais, qui arborent les blasons de l'UMP ou du Nouveau Centre ! Quel parrainage par exemple que celui du puissant clan Balkany, dont la fort distinguée manière de maltraiter les manants jusque dans le conseil municipal de Levallois-Perret, ou de ruser pour tenter de se dépêtrer des mailles des filets tissés par une populace de magistrats, constituent de véritables modèles de vertus républicaines qui devraient clouer le bec aux mal pensants.

Méprisons donc un instant, telles d'outrecuidantes malveillances, les cris qui s'élèvent à gauche, mais aussi à droite du côté du MODEM. Rions un peu du procès d'illégitimité fait par le maire de Nanterre au beau gosse qui pourrait bientôt décider du devenir de la moitié du territoire de la ville de Nanterre, dans laquelle pourtant il serait battu à plate couture s'il se présentait à une élection. Faisons fi de ces billets et pétitions qui se répandent sur le Web, et dont des journalistes mal formatés nous rebattent les oreilles ! Supposons plutôt un instant qu'avec le cadet Sarkozy s'annoncerait la fulgurante ascension d' une sorte de talentueux Napoléon IV, ou , pour le moins, celle d'un gestionnaire docile et au bras long , précieux allié des intérêts financiers qui ont tant besoin de l'argent investi par l'Etat et les collectivités locales, pour profiter à plein de l'aubaine que constitue l'extension de la mégapole de La Défense.


Sommes-nous encore en République ?

Ce qui est sûr, c'est que la démocratie est en danger.



Cette supposition, qu'après tout, la droite sarkozienne a peut-être couvé un aiglon dans notre département, vous rassure-t-elle ? Moi non plus. Car derrière cette véritable provocation qui consiste à vouloir faire nommer le fils Sarkozy , talentueux ou pas, à la tête d'un de ces pôles phares, d'un de ces quartiers d'affaires, qui draineraient les investissements de la région et de l'Etat, au détriment notamment des besoins de la population des quartiers populaires, du logement social, du développement équilibré et écologique des territoires, c'est le vrai visage du grand Paris qui se dessine. Celui que l'Elysée, le gouvernent, la majorité sarkoziste du Conseil Général voudraient faire passer en force, comme si c'était le seul choix de société et d'urbanisation possible, avec cette morgue autoritaire qui les caractérise si bien.

La réforme des collectivités locales qui vient en débat au parlement est de la même veine : elle vise à priver les collectivités locales de leurs pouvoirs et de leurs ressources, afin que tout se décide autoritairement , dans des cénacles éloignés des besoins et des revendications des populations, dont les élu-e-s locaux, qui tiennent leur mandat de proximité du suffrage universel, se font, trop souvent aux yeux de ce Président et de ce gouvernement, les porte-parole. Dans cette logique, si le fils Sarkozy brigue en décembre la présidence de l'Etablissement Public d'Aménagement de la Défense, sitôt après être entré le 23 octobre prochain à son Conseil d'administration, c'est sans doute parce qu'il sait, qu'en « Sarkoland », ce genre d'institution directement contrôlé par l'Etat, le gouvernement et l'Elysée, aura les plus grands pouvoirs, au détriment du Conseil Général lui-même, dont il pourrait devenir aussi président, l'échelon départemental perdant en effet beaucoup de ses prérogatives dans le projet de réforme des collectivités locales voulue par son père.

Sommes-nous encore en République ? Ce qui est sûr, c'est que, pour reprendre le titre d'un quatre-pages édité par le PCF92 pour dénoncer le projet de Grand Paris sarkozien et celui de réforme des collectivités locales : « la démocratie est en danger ». « Mais ni La Défense ni les Hauts de Seine ne sont la chasse gardée du clan Sarkozy » : ce cri de révolte, qui concluait le 9 octobre la déclaration de la sénatrice communiste Brigitte Gonthier-Maurin, beaucoup de citoyens sont prêts à le faire leur. Il est urgent qu'ils se fassent entendre.


Par exemple, cette semaine, ce week-end, à Nanterre, le PCF, et espérons-le beaucoups d'élu-e-s et de militants associatifs, participeront comme moi, à la campagne de signatures de la pétition lancée par la Municipalité pour que les affairistes de La Défense ne fassent pas main basse sur la ville, pétition qui sera portée à l'Elysée dans quelques semaines. Rendez-vous donc pour des dizaines de points de rencontre, de résistance citoyenne, devant les centres commerciaux, les RER, les marchés…

On peut signer la pétition nanterrienne en ligne : cliquer sur le titre du billet.


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