Comme en mai 68, chacun revient des manif du 29 janvier 2009 avec ses propres images, ses propres slogans, son propre parcours en tête. Il faudrait être cependant aveugle et sourd pour ne pas avoir perçu ce qui rassemble travailleurs du public et du privé : salaires laminés, emplois supprimés, services publics démantelés…En lame de fond, le refus de payer les conséquences de la crise du système capitaliste, de se soumettre à la dictature qui se met en place à coup de répression et de mauvais coups contre les libertés et la démocratie, le refus de la politique de la peur, de la xénophobie, qui transforme en bouc émissaire son prochain, surtout s'il est étranger ou s'il souffre de schizophrénie ! Plus encore que Sarko, traité en méchant nain de la politique, c'est le cœur du système capitaliste lui-même qui est dénoncé.
Personnellement, je me suis glissé avec de premiers cortèges jusqu'à République, distribuant quelques « déclarations unitaires » d'organisations politiques de gauche, jusqu'au podium où, à République, les communistes, ainsi que d'autres forces de gauche, rencontraient les manifestants. Puis sur le parcours vers l'Opéra, j'ai pris quelques photos (voir ci-dessous) jusqu'à l'arrivée du cortège de la CGT 92 avec lequel j'ai fini la manif. Désolé pour les copains de la FSU, mais il était déjà près de 19 heures, et il ne fallait pas rater le car pour revenir à Nanterre…
Quelles suites à cette journée exceptionnelle, qui marque un tournant depuis l'arrivée de Sarkozy à l'Elysée ? Ce midi, radio et télé focalisent sur les déclarations de Force Ouvrière et la rencontre possible des syndicats avec le chef de l'Etat. Mais ce matin, on sentait bien sur nos lieux de travail que quelque chose avait changé dans l'atmosphère, et que toute tentative de minimiser la portée du 29 janvier ne pouvait qu'être dérisoire, face aux colères et aux espoirs qui se sont rencontrés par millions.
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