Le premier résultat de la longue lutte des « Oubliées de Saint-Paul » est connu : 26 d'entre eux ont obtenu un titre de séjour, certains au titre de la vie privée et familiale, la plupart comme travailleurs salariés, alors qu'en novembre, le Préfet des Hauts-de-Seine prétendait qu'il n'y avait que 7 personnes régularisables parmi eux, et qu'avec une élégance remarquée, ses services faisaient savoir que les autres dossiers étaient bons « pour la poubelle ». Depuis, de parrainage républicain avec 58 élu-e-s devant la préfecture en conférence de presse suivie d'une marche imposante vers la préfecture, où se retrouvaient des personnalités du monde du spectacle et les dirigeants nationaux des partis et forces de gauche, des syndicalistes, tout le réseau associatif des soutiens du département, la mobilisation n'a cessé de grandir, et elle a commencé à payer.
10 autres personnes ont des Autorisations Provisoires de Séjour : si certains dossiers sont en effet en train d'être complétés, d'autres font figure d' « otages », dont deux délégués particulièrement dynamiques.
Restent les 22 dont le dossier a été refusé, et qui viennent de recevoir des Obligations à Quitter le Territoire Français, exécutoires dans un délai d'un mois. Pourtant, parmi eux, beaucoup ont une promesse d'embauche, ont une durée de présence sur le territoire aussi ancienne que les régularisés. Pas question d' abandonner qui que ce soit. Très vite, les recours juridiques se préparent contre les OQTF. Ni le collectif des 58, ni leur comité de soutien, qui continue de s'élargir, ni les parrains, ni le conseil national de vigilance ne relâchent la pression.
Si ces sans papiers n'ont pas l'arme de la grève et de l'occupation d'entreprise, ils ont appris, comme leurs camarades de lutte dans le bâtiment ou la restauration, une leçon essentielle : il faut rester unis, rester solidaires jusqu'à la régularisation de tous. Une chose est certaine : le nouveau préfet des Hauts-de-Seine qui va prendre ses fonctions ces jours-ci, devra compter sur leur, sur notre mobilisation, sur l'aspiration forte des sans papiers du département et de leurs soutiens à construire dans l'action une force collective efficace.
A la veille de la journée de grève et de manifestation unitaires du 29 janvier, la lutte des « Oublié-e-s de Saint-Paul » constitue un message de courage et d'espoir pour tous les travailleurs.
prochaine réunion des sans papiers avec leur comité de soutien : mercredi 4 février à 18h30, 27 rue Sadi Carnot , Nanterre (bus 158, 258 en venant de La Défense, 304 en venant du nord du département)

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire