parents d'élèves et enseignants commencent une nouvelle bataille pour l'école

Nous étions environ 5000, personnels de l’Education nationale, parents d’élèves, lycéens, étudiants, à manifester samedi à Paris, à l’appel du collectif « une école, votre avenir ».


La FSU, la FCPE, les cortèges pour défendre les RASED, et l’enseignement technologique et professionnel, étaient les plus fournis, avec celui des jeunes professeurs débutants lâchés sans formation devant les classes. La réponse du ministre, prétendant que le budget 2011 serait satisfaisant, alors que 16 000 postes sont supprimés, sonne comme une véritable provocation, d’autant qu’il annonce dans la foulée de nouvelles mesures répressives frappant les familles d’enfants les plus en difficulté, à qui les allocations familiales seraient plus rapidement supprimées en cas d’absentéisme. Quant à l’apprentissage « dès trois ans » de l’anglais, il veut le faire reposer sur « internet » et l’enseignement à distance, sans en donner les moyens à l’école publique, où la formation professionnelle initiale et continue des enseignants est laminée.

L’inquiétude et la colère sont vives dans les établissements, notamment dans les collèges et les lycées, pour lesquels les Recteurs viennent de faire connaître les restrictions qu’ils veulent imposer dans les moyens d’enseignement pour la rentrée 2011, afin de répondre à l’injonction gouvernementale de supprimer des postes de professeurs par milliers. Une nouveauté : ils touchent cette année une prime d’efficacité pour ce travail ! Dans l’Académie de Versailles, par exemple, le SNES, principal syndicat des personnels du second degré, appelle à la mobilisation « contre la politique de suppressions de moyens et contre les réformes inacceptables mises en œuvre actuellement tant en collège qu’en lycée ;
- Plus de 2000 heures en moins pour 131 élèves de plus ! Soit l’équivalent de la fermeture de 4 collèges de 500 élèves !
- Baisse du taux d’encadrement (H/E) des élèves dans quasiment tous les établissements
- Le taux d’HSA qui augmente partout !
- En lycée : réduction de l’offre de formation, de la voie professionnelle et « Réforme du lycée » avec les Premières sont les leviers pour enlever des heures !
L’Education Prioritaire va aussi servir à récupérer des moyens horaires ! !
Dans les Hauts de Seine, cinq collèges étant désignés comme « protégés » par le Recteur, le retrait de moyens se fait aux dépens des 10 lycées et 25 collèges relevant de l’Education prioritaire devient un moyen de supprimer des heures.
Tous les lycées ZEP ou Sensible perdent une part de leurs moyens supplémentaires ; tous les collèges de l’Education prioritaire (sauf les 5 « protégés ») en perdent. » J’ajoute que le collège de Nanterre dans lequel j’ai enseigné ces vingt dernières années, tout « protégé » qu’il soit, pour une diminution prévue de 11 élèves à la rentrée, se voit proposer une suppression de 30 heures « poste » et une nouvelle augmentation des heures supplémentaires devant élèves à imposer à de jeunes collègues.

Si les dotations des établissements seront encore examinées lundi lors du comité technique paritaire départemental des Hauts de Seine, les militants syndicaux disposent déjà de prévisions, qui pour être encore officieuses ce week-end, n’en donnent pas moins une idée précise du désastre annoncé sur le terrain. Des mobilisations locales se préparent, des maires, comme celui de Nanterre, s'alarment, et la FSU propose aux autres organisations syndicales une grève nationale début février.

Lire aussi dans la rubrique "documents et rendez-vous" le tract de soutien du PCF-Front de gauche  à la manifestation de samedi.
Le front de gauche 92 organise pour le 10 mars à Nanterre un forum public, dans le cadre de l'élaboration du programme populaire partagé dont seront porteurs ses candidats, sur le thème de la défense du servive public d'Education nationale et de la transformation démocratique de l'école.