NanteRRoms le 29 janvier : une soirée à ne pas manquer

Samedi 29 janvier, à partir de 18h, le centre social et culturel La Traverse, un collectif d’associations partenaires (ASAV92, ASDHOM, Dibri-Dani, DOC en DOC, LDH, MRAP, OASIS…) organisent, à Nanterre,
une soirée culturelle, populaire et festive
 de solidarité avec les Roms,
 qui promet de faire évènement.



Film-débat avec Anna Pitoun



Musique avec Roberto De Brasov



Ribert Hansson :Au clair de Sarkozy
presseurope

 L’idée est née en octobre. A l’initiative du comité local du MRAP, une dizaine d’associations étaient réunies pour préparer les initiatives d’éducation contre le racisme 2011. Nous étions traumatisés par l’énormité du discours du Président de la République fin juillet, à Grenoble, et plus encore par ses conséquences insupportables : la médiatisation du démantèlement de « camps », des interventions policières pour chasser par paquets de vingt, de cent, des milliers d’hommes et de femmes, d’enfants, les uns, pourtant citoyens de la communauté européenne bénéficiant de la liberté de circulation, expulsés pour la Roumanie ou la Bulgarie, les autres, faute de solution humaine et digne, condamnés à « squatter » d’autres lieux encore moins salubres. Les menaces de procédure contre la France exprimées par une commissaire européenne, l'injonction du Parlement européen, n’empêchaient pas le gouvernement français de continuer cette maltraitance, n’hésitant pas à faire l’amalgame entre gens du voyages, clandestins, Roms, délinquants… tout ça pour prendre des voix au Front national, sans calculer que c’est la pire des façons de banaliser le lepénisme ? Des heures sombres émergeaient des mémoires , Liberté de Tony Gatlif était à l’affiche : comment ne pas penser au fichage ethnique des nomades, aux Tsiganes dans les camps d’extermination, aux camps d’internement français des années quarante ?

LA SALISSURE DU DISCOURS DE GRENOBLE

Stephff, presseurope

   Mais c’était surtout le présent qui nous interpellait. Il y avait cet article du Parisien, dans lequel la préfecture des Hauts-de-Seine se vantait d’avoir appliqué avec le plus grand zèle une circulaire ministérielle (condamnée et corrigée entre temps) en ayant fait procéder pendant l’été à l’expulsion de quelques centaines de malheureux dans notre département, et se faisant fort de continuer ses exploits . C’est comme ça que des maires communistes avaient appris, aussi stupéfaits que nous – je n’oublierai jamais ce samedi matin à la fête de l’Huma – que des camps de Roms, ou autres indésirables constructeurs de cabanes, feraient encore désordre dans le 92, et que leur collaboration était attendue avec impatience pour y remédier. La réalité était très différente de ces élucubrations, mais il n’empêche que vers Châtenay-Malabry, par exemple, des gens avaient bien été chassés de leurs abris, sans que nous ayons pu dire ou faire quoi que ce soit.
  Nous qui sommes engagés dans les luttes pour les droits des étrangers, avec ou sans papiers, contre toutes les discriminations, dans la solidarité du local au mondial, nous ignorions tout ou presque du dossier des Roms qu’on expulse de notre banlieue, comme de celui, bien différent, des « gens du voyage », qui n’ont guère dans les Hauts-de-Seine de lieux aménagés pour stationner leurs caravanes.

LE RACISME ANTI-ROM, UN DANGEREUX POISON POUR NOS LIBERTES

    Nous avons participé à Paris à la grande manifestation citoyenne contre la xénophobie d’Etat, pour que cesse l’ignoble campagne anti-roms, la stigmatisation de boucs émissaires, le racisme, les expulsions des étrangers, que soit aboli l’arsenal des lois liberticides… Nous avons signé l’appel citoyen « Non à la politique du pilori ». Mais nous avons aussi le devoir de « travailler » en profondeur dans notre ville pour faire reculer le racisme anti-rom, qui constitue en quelque sorte la quintessence du poison qu’instille dans notre société une idéologie d’Etat émanant de l’extrême droite.
  Les Roms continuent à faire les frais de la « politique du chiffre » en matière d’expulsions d’ « étrangers en situation irrégulière », dont ils constituent le plus fort contingent, d’autant qu’il leur est relativement facile de revenir en France, où leur situation administrative discriminatoire et précaire leur rend impossible l’accès à l’emploi et souvent plus que problématique le bénéfice du droit à l’école pour leurs enfants.

rassemblement anti loppsi2
 Paris, 15 janvier 2011

  Le projet de loi LOPPSI 2, en débat au Sénat, contient, parmi un fatras de mesures prétendument « sécuritaires », et vraiment dangereuses pour les libertés de chacun, de nouvelles procédures facilitant la chasse aux logements de fortune et occupation illégale de terrains, qui semblent être particulièrement destinées aux « gens du voyage », ainsi qu’à tous ceux qui n’ont la possibilité ni d’avoir un emploi, ni d’avoir un vrai logement...

UN TRAVAIL COLLECTIF ET PLURIEL

cliquer sur l'invitation pour l'agrandir ou la télécharger

    Nous ne sommes ni les premiers ni les seuls à nous mobiliser.

    Des citoyens, comme Jean Yves Treber, militant du MRAP, ont été des plus actifs aux côtés des Roms qui avaient posé caravanes et chapiteau à Nanterre dans les années 1990, là où est né le cirque de la famille Romanès. Il nous présentera ses photos inédites, et d’autres souvenirs. C’est à lui qu’on doit aussi la présence du célèbre Roberto De Brasov et d'autres musiciens, qui nous préparent une belle fin de soirée. Ou encore la dégustation d’authentiques spécialités culinaires roms (et croyez- moi, pas question de « manger du hérisson »)

Hannan, animatrice de La Traverse
sous le chapiteau rue Dupont
à Saint-Demis

    Ce n’est sans doute pas un hasard si aux Arènes de Nanterre cette année le cirque tsigane a été mis en bonne place par Michel Novack dans la programmation des spectacles jeunes publics, avec, entre autres, la participation d’habitants de Saint-Denis, qui sortent à peine de la dure épreuve de leur expulsion du quartier du Hanul. Nous sommes allés les inviter à notre soirée : pas sûr qu’ils viennent, tant sont prégnants les soucis de la vie quotidienne, dans une telle situation de précarité.

    L’ASAV92, qui travaille depuis longtemps pour les droits des gens du voyage, français ou pas, avec Joseph Rustico , Laurent El Ghozi , et Anna Pitoun, dont le film « Caravane 55 » sera projeté en début de soirée, seront les principaux intervenants du débat.

   L’équipe, les ateliers citoyens de La Traverse se mobilisent depuis des mois, pour cette soirée, projet au cœur de leurs actions éducatives et citoyennes.

   Et des suites se préparent, dans d’autres quartiers, pour le mois de mai…mais rendez-vous d’abord le 29 janvier.

entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles, réservation conseillée