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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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dimanche 10 juillet 2016

surprise- parti... soirée d'été avec des sans-papiers du 92


Voir d'autres photos (merci à Zhora pour la dernière)

Le 9 juillet, il fait beau à n’y pas croire, avec une insolence de bleu, au-dessus de nos têtes, telle qu’on cherche et emmêle les mots des autres, pour la rêver, cette terre, couleur d’orange, sans murs ni frontières.
Une belle journée de fête à l’invitation du collectif Sans-papiers 92, dans les locaux de la fédération des Hauts-de-Seine du PCF, histoire de s’encourager des régularisations obtenues, pour ne rien lâcher pour les autres, jusqu’à ce que tous obtiennent des cartes de résidents.
Pendant plus de six heures, une équipe de femmes prépare plats, grillades et gâteaux, comme pour un nouveau festin de rupture du jeûne du Ramadan. L’une, les préparatifs finis, doit aller à son travail, avant les festivités, croisant l’arrivée échelonnée d’hommes et de femmes qui en reviennent, eux de leur travail. Car, avec ou sans papiers, la plupart bossent, s’accrochent à des boulots très souvent aussi harassants que mal payés, aussi indispensables et qualifiés que peu valorisés et rarement déclarés par leurs employeurs. A croire que c’est pour que cette surexploitation continue, qu’il leur est si difficile d’obtenir des titres de séjours, et plus encore, après plusieurs titres précaires consécutifs, la sélective carte de résident ! D’autres, comme cette infirmière en milieu hospitalier en Algérie, en cherchent, mais, sans papiers, n’en trouvent pas, de travail, explique-t-elle, en nettoyant la pièce et les ustensiles aussi méticuleusement que dans une salle d’opération.
Les enfants sont d’abord quelques-uns, patients comme des anges pendant que leurs parents s’affairent. Puis ils sont une douzaine, âgés de quelques mois à quelques années. Pour les plus grands, les locaux et la cour se transforment en terrain d’aventure. « Vous n’avez pas vu les garçons ? » s’inquiète un trio de fillettes, que je vois vite revenir pour me prendre à témoin : les gars ont trouvé un tuyau d’arrosage, et bien sûr quelques gouttes d’eau ont atteint les jolies tenues de ces demoiselles ! Tous parlent, comme leurs parents, maghrébins francophones, un français impeccable, et presque tous sont nés et ont fait toute leur scolarité en France. Ce sont des enfants et de futurs citoyens de France. Tout comme Pablo, fils d’Elsa, secrétaire départementale du PCF et Conseillère départementale des Hauts-de-Seine, heureux poupon français de naissance et de filiation, qui les admire de toute la profondeur de son regard éveillé. La loi devrait obliger à régulariser la situation administrative de tous les parents d’enfants nés ou scolarisés en France, mais au lieu de cela, la circulaire de 2012 impose à ces familles des années de précarité et d’angoisse, et nul ne sait ce qu’il adviendra d’elles quand les décrets d’application de la loi modifiant le CESEDA (Code d’Entrée et Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile) dans un sens encore plus restrictif, votée en février 2016 par les parlementaires du parti socialiste et d’une partie de la droite, entreront en vigueur. Mais dès vingt heures, la fête bat son plein. « On est heureux, vous voyez, même sans papiers ! », affirme une femme, parmi les plus dynamiques des danseuses.



Profitant d’une pause, je remets à notre camarade Ouiza, créatrice et cheville ouvrière du collectif qu’elle aide très activement des nouveaux délégués à animer, quarante bons d’entrée pour les trois jours de la fête de l’Humanité, avancés par le PCF 92, et que financera une souscription spéciale, auprès de communistes, souvent âgés,  qui ne peuvent pas aller à la fête mais sont heureux d’acheter la vignette en sachant qu’elle permettra à une personne, une famille, qui n’en aurait pas les moyens financiers,  d’y participer. Le rendez-vous du dimanche 11 septembre, à 11h30 dans l’espace Hauts-de-Seine, pour débattre des luttes des migrants et « réfugiés », des solidarités à renforcer, à partir des questionnaires « Que demande le peuple ? » et d’autres questions qui n’y figurent pas, pour parrainer avec des élu-e-s des personnes en situation des plus vulnérables, et pour créer ensemble un évènement festif, est bien accueilli. Autour du repas, des contacts s’établissent, avec des anciens ou nouveaux militants du collectif Migrations-citoyenneté, pour préparer l’ouverture d’un nouveau point d’accueil et de conseil, hébergé dans les locaux d’une section du PCF, et travaillant en réseau départemental avec l’ensemble des soutiens, ou proposer des rassemblements dès la rentrée de septembre.
Et puis c’est la surprise : enfants et adultes apportent une magnifique – et succulente – tarte aux fraises confectionnée pour fêter mon anniversaire. J’ai déjà entamé de deux jours ma soixante-septième année. Mais le 7 juillet les locaux étaient pris par la section de Nanterre qui faisait son « rendez-vous vignettes » avec langoustes de Cuba et suivi à la télévision des exploits des Bleus. Quant à moi, j’avais décidé de répondre présent en famille à l’invitation d’Eve Dadiès pour la nouvelle première de son spectacle « Mourir d’amour et de théâtre » (1). Notre société est riche de sa diversité, le PCF aussi ! Très touché de l’attention fraternelle du collectif  SP 92, je suis bien décidé à rendre la pareille à une prochaine occasion. Surtout que d’autres sont plus « méritants » que moi. Par exemple Ouiza, qui malgré un travail salarié aussi épuisant que peu payé, trouve encore l’énergie de donner le rythme aux temps de la danse comme aux temps de la solidarité et des luttes…D’ailleurs, un rendez-vous de travail militant est pris avec elle pour mardi : de nouvelles Obligations à Quitter le Territoire Français, frappant des personnes qui demandent la régularisation de leur situation administrative, viennent de tomber : il y a urgence !

(1)  C’est tous les jeudis à 19h30 au théâtre Darius Milhaud, m° Porte de Pantin. Et ça vaut le coup de sécher un « rendez-vous vignettes », avec ou sans langoustes cubaines, soirée télé-match, ou tout autre évènement concurrent.


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