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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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mardi 31 août 2010

Retour de Seignosse




Je ne suis pas de ceux qui bouffent tous les matins du journaliste, comme au début du siècle dernier on bouffait souvent du curé quand on était un rouge mécréant. Ma déception n’en a été que plus forte, sur le chemin du retour de Seignosse, autoradio allumé, guettant longtemps en vain sur France-info le moindre commentaire sur l’Université d’été du PCF que je venais de quitter. Je finis enfin  par ouïr quelques mots, noyés entre des paroles de Martine Aubry, des échos des cogitations de nos petits camarades du PG, du NPA, des états d’âmes de quelques UMP mal dans leur peau de chasseurs de Rroms, Marine Le Pen commentant le tout, très fière de prouver qu’une femme peut être aussi abjecte que son père. Et comble de la frustration : une phrase à l’origine assez bien tournée de Pierre Laurent traitant Sarko de « petit frère des riches », était devenue dans la bouche du journaliste l’absurde image d’un président qui serait à nos yeux un « petit frère…des pauvres » !


Le lendemain, je me précipitai sur les sites de la presse écrite : las ! même silence glacial. Seule, l’envoyée spéciale du Monde, journaliste talentueuse et avenante, avait gribouillé un petit papier-TGV, comme on se débarrasse d’une corvée : rien à voir ni entendre chez les cocos, puisqu’ils s’obstinent à ne pas balancer un nom de présidentiable pour 2012. Ce n’est que sur le site local de « ceux qui font Nanterre » que j’ai trouvé un billet qui se rapproche quelque peu de la réalité du positionnement du PCF, probablement écrit à partir de dépêches d’agences de presse que je n’ai pas réussi à retrouver. Sa rédaction était intéressante : c’était comme si Mélenchon était une sorte de narrateur externe, ce camarade Mélenchon, qui piaffe d’impatience de se lancer dans la course en champion du Front de gauche ! Rien de tel, pour attirer les journalistes, à Seignosse, ni même apparemment pour qu’ils prennent le temps de jeter un coup d’œil sur le site du PCF, ne serait-ce que pour montrer qu’au moins ils ont fait sérieusement un travail d’information. Bien sûr, il n’a pas échappé à quelques uns que le Secrétaire national a cité le nom d’André Chassaigne, qui publie un livre, dans un passage de son discours où il met en valeur le travail parlementaire des députés communistes, à l’initiative, entre autres, avec ceux du PG, de la contre proposition sur les retraites qui est déjà soutenue, sous forme de pétition éditée par le Front de gauche, par des centaines de milliers de signatures dans le pays…Mais les anciennes ficelles des kremlinologues d’antan étant depuis belle lurette incapable d'éclairer la réalité du PCF, et encore moins celle du Front de gauche, ce ne saurait constituer un scoop bien sérieux. Ce n’était donc pas au conclave de Seignosse qu’il fallait être, flairant les jupes des cardinaux pour savoir qui sera le nouveau pape, pour espérer à priori faire grimper l’audimat, puisque l’opinion, la presse vous le dit, ne saurait s’intéresser qu’à ça. C’est vrai qu’il y avait ce week-end pléthore de lieux plus branchés, si on considère que dans les deux ans qu’il reste avant le vote final pour déchouquer Sarko, la gauche n’a rien de plus urgent à faire, pour résister et riposter à sa politique de plus en plus écoeurante, que de rechercher l’homme ou la femme providentiel, quelque nouveau Dieu, César ou Tribun.

Il est vrai que je n’ai pas pu voir si l’équipe régionale de FR3, qui s’était mobilisée dimanche matin, a réussi à faire un sujet qui passe dans les JT du service public de l’information. C’est vrai aussi que lundi matin l’Humanité m’a un peu rassuré : je ne m’étais pas endormi sur la plage de Seignosse en rêvant toutes les rencontres et tous les débats auxquels j’avais participé (voir mon « cursus » dans le diaporama). Mais malheureusement cela ne suffit pas pour que nos messages, nos propositions, nos discussions, soient largement connus de celles et ceux qu’ils concernent. Vous me direz que c’est à nous de bosser. Je vais m’y mettre, m’efforcer de rendre compte en particulier d’ateliers et de débats animés avec des invité-e-s d’autres horizons que celui des encartés au PCF. Et les jeunes et les moins jeunes, les femmes et les hommes, communistes des Hauts-de-Seine qui reviennent de Seignosse sont toutes et tous décidées à en faire autant.

Je ne suis toujours pas de ceux qui bouffent du journaliste. L‘expérience du décalage énorme entre la réalité vécue et son image dans les médias révèle non pas un manque de professionnalisme ou d’ « honnêteté »de ceux qui « font l’information », mais une mise à mal de la démocratie dans notre pays. Comme si le piège des institutions de la cinquième République en crise enfermait la pensée critique dans les limites étroites d’un système présidentiel devenu quasiment une monarchie élective, au pouvoir d’ailleurs limité par l’arbitrage du Marché financier. Que ce soit aujourd’hui le désespérant credo de la « classe des journalistes », notion ni plus ni moins non pertinente que celle de « classe des politiques », n’est qu’un symptôme d’un mal dont l’issue est encore incertaine, mais qui peut être fatal pour toutes les valeurs, toutes les conquêtes populaires, sociales et démocratiques, qui donnent du sens à l’engagement politique à gauche.

Conclusion dont la banalité peut être après tout plus stimulante que bien des raccourcis illusoires : tout ce que nous avons à chercher, à révolutionner y compris dans nos propres organisations et modes de pensée, à inventer, à populariser, sans attendre 2012, pour que ça puisse vraiment commencer à changer, constitue un énorme défi.

Alors, que ces  images de communistes du 92 faisant consciencieusement leurs devoirs de vacances dans un lieu propre à rêver à toutes les utopies soient pour vous de ces clins d'oeil d'encouragement fraternel dont nous sommes tous si friands en cette rentrée.



1 commentaire:

PCF Antony a dit…

Merci André pour ce blog citoyen et militant.

Gageons que les discussions que nous avons eues lors cette université d'été insuffleront une énergie nouvelle pour un "nouveau mode de développement humain et environnemental" ;-)